Genre, génération et intensification agricole: Le cas de deux céréales de la Savane soudanienne

October 4, 2016 - Melinda Smale, Alpha Kergna, Véronique Thériault, Amidou Assima, and Naman Keita

Melinda Smale, Alpha Kergna, Véronique Thériault, Amidou Assima, and Naman Keita. 2016. Genre, génération et intensification agricole: Le cas de deux céréales de la Savane soudanienne Malienne. Feed the Future Innovation Lab for Food Security Policy Research Paper 26 - FR. East Lansing: Michigan State University

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Melinda Smale, Alpha Kergna, Véronique Thériault, Amidou Assima, and Naman Keita. 2016. Feed the Future Innovation Lab for Food Security Policy Research Paper 26 - EN. East Lansing: Michigan State University

RESUME
Au Mali, les rendements de céréales cultivées dans les zones arides ont stagné, à l’exception du maïs. Dans la Savane soudanienne malienne, comme dans d’autres zones du Sahel en Afrique de l’ouest, les céréales produites dans les zones arides sont cultivées dans des champs gérés collectivement et individuellement par des membres de la famille élargie pouvant comprendre plusieurs générations et impliquant plusieurs ménages gérés par un patriarche à qui incombe la responsabilité d’allouer les terres et d’organiser la main d’œuvre pour satisfaire les besoins en aliments de base. Nous désignons ces ménages «exploitations agricoles familiales (EAF)», comme le Gouvernement du Mali.

Avec les changements sociaux et économiques en cours, les rôles des femmes et des jeunes au sein des EAF sont en train d’évoluer. Dans cette étude, nous explorons cette évolution tout en explorant les différences intra-ménages en termes de probabilité d’adoption et de taux d’utilisation d’engrais. Nous testons les différences au niveau : 1) du type de gestion de parcelle (commune ou individuelle); 2) du sexe du gérant de la parcelle à qui le type de gestion a été confié (homme ou femme) et 3) du statut du gérant de la parcelle dans la famille (jeune et lien de parenté avec le chef d’exploitation). Nous comparons les résultats obtenus pour les principales céréales (maïs, sorgho).

Nous trouvons que l’utilisation des engrais et leur intensité sont plus élevées dans les parcelles de sorgho individuelles. Les écarts positifs s’expliquent largement par les taux d’utilisation plus élevés dans les petites parcelles de sorgho allouées aux femmes et aux enfants, où le sorgho est fréquemment associé à l’arachide et qui servent de réserves «de sécurité alimentaire». En effet, les engrais sont utilisés pour répondre aux besoins spécifiques des femmes chefs de ménages et des enfants mais également pour contribuer à garantir un approvisionnement suffisant en nourriture pour l’ensemble de l’EAF. Par contre, nous trouvons que les taux d’utilisation dans la production du maïs sont plus faibles dans les champs individuels gérés par les hommes non chefs de ménage. Ceci pourrait refléter leur statut au sein de l’EAF. Par exemple, nous trouvons que l’utilisation est plus faible dans les parcelles gérées par les jeunes de moins de 25 ans (spécifiquement, les parcelles de maïs) et les fils (notamment les parcelles de sorgho). Les épouses du chef d’exploitation qui sont plus âgées et jouissent d’un statut plus élevé, utilisent plus l’engrais dans les parcelles de sorgho que les autres gérants. 

Ces conclusions ont des implications en termes d’élaboration de programmes de vulgarisation destinés à appuyer les femmes et les générations plus jeunes dans l’intensification de la production agricole de céréales dans les zones arides. Bien que les efforts, visant à élargir ces programmes afin de toucher des membres de l’EAF autres que le chef d’exploitation, puissent encourager l’utilisation de l’engrais et l’intensification agricole, ces programmes doivent respecter les normes de prise de décision et la cohésion au sein de ces unités de production complexes.

 

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